Bardot et Vadim
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Roger Vadim a fait de l'ado Brigitte la "scandaleuse BB"
Vadim a créé le "mythe B.B."
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En 1949, Brigitte Bardot a quinze ans et rêve de devenir danseuse étoile. En parallèle, elle pose pour des magazines de mode: c'est ainsi qu'elle se fait remarquer par un certain Roger Vadim, âgé de vingt-deux ans, qui était alors l'assistant du réalisateur Marc Allégret. Sous le charme d'une couverture de "Elle", il demande à rencontrer celle dont le magazine ne livre que les initiales: B.B. car les parents de l'adolescente ont en effet exigé que son identité ne soit pas révélée. Dans une lettre, le jeune Vadim demande à M. et Mme Bardot s'ils acceptent que leur fille fasse quelques essais. A sa grande surprise, ils le reçoivent et donnent leur accord. Vadim apprendra plus tard que c'est le grand-père qui les a convaincus: "le fait de faire des films ne fera pas d'elle une enfant perdue", aurait-il dit.
Lors de cette première rencontre, c'est le coup de foudre immédiat et réciproque. Vadim racontera cette visite: "Chez elle, deux choses me frappèrent: son style d'abord; elle avait une façon d'être très libre avec son corps. Je parle de la façon dont elle marchait, bougeait, regardait les gens, s'asseyait. Puis son esprit. Pour une petite bourgeoise, elle était révolutionnaire. Elle percevait les choses avec un esprit totalement libre. Elle faisait preuve d'une grande spontanéité qui s'est révélée par la suite être un atout majeur..."
Quand à Brigitte, elle trouve Vadim "aussi beau qu'un dieu. De ma vie, je n'avais côtoyé un homme aussi beau, aussi relax, aussi décontracté. Mais jamais je n'aurais imaginé qu'il puisse tomber amoureux de moi."
Marc Allégret fait passer les essais à Brigitte, mais elle sera éliminée. Quelques mois plus tard, désoeuvré et solitaire, Vadim téléphone à Brigitte qui l'invite dans l'appartement familial où elle est sous la surveillance de sa grand-mère. Cette dernière est tellement effrayée en voyant débarquer ce grand diable noir, aux cheveux hirsutes, qu'elle ne le quitte pas des yeux, craignant qu'il ne s'éclipse avec l'argenterie. Vadim se contente de voler un baiser à Brigitte sur le palier en lui disant au revoir... et à bientôt. Brigitte confiera plus tard: "C'est peut-être à ce moment là que j'ai voulu réagir contre mon éducation. Tout à coup, j'ai eu envie de me libérer!"
En 1950, le couple d'amoureux se rejoignent pour des vacances d'été paradisiaques, de rêve, inoubliables, d'amour et d'eau fraîche, de fête et de liberté à Cap Myrtes près de Saint-Tropez.
Vadim rêve de devenir metteur en scène et tourne son premier court métrage avec Brigitte, un film de six minutes où on la voit évoluer en tutu noir. Le père autorisait sa fille à embrasser du bout des lèvres la carrière d'actrice, mais lui interdisait tout rapprochement physique avec le jeune Roger Vadim. Lorsqu'il leur arrivait de sortir au cinéma, Mijanou, la jeune soeur de Brigitte, chargée de les accompagner, dénonçait le moindre écart.
La romance entre la jeune fille et "l'homme des bois" (c'est ainsi que les Bardot avaient surnommé Vadim) n'est pas du goût de la famille qui refuse d'en entendre parler. Brigitte retourne à ses cours et Vadim vient l'attendre chaque jour. Patiemment, il lui apprend à poser sa voix, à marcher, à travailler les textes: "Tu as toutes les qualités d'une star et nous allons travailler ensemble pour que tu réussisses." Il vient la voir en cachette, rue de la Pompe, et lui suggère d'abandonner ses études pour devenir comédienne allant jusqu'à l'inscrire au cours Simon; mais Louis Bardot se fâche: "Si vous salissez ma fille qui n'a que seize ans, voilà ce qui vous attend" tonne-t-il en brandissant un revolver.
Mais Brigitte s'entête et, un soir de découragement, tente de se donner la mort dans la cuisinière à gaz. Affolés, les parents se décident à faire quelques concessions bourgeoises: ils autorisent Brigitte à voir Vadim, mais si le mariage doit avoir lieu, ce ne sera que dans trois ans, à la fin des études de leur fille et à condition que l'aventurier exerce un métier honorable. Alors, parallèlement à son métier de scénariste et d'assistant-réalisateur, Vadim devient journaliste et reporter-photographe à Paris-Match, où il restera jusqu'en 1956.
Le mariage est célébré à la mairie du XVIè, le 19 décembre 1952. Mais le beau-père impose à son gendre d'attendre le lendemain, la cérémonie religieuse , pour consommer le mariage, et l'oblige à dormir dans le salon. Vadim dira: "c'était une façon plutôt inattendue de passer sa nuit de noces avec le futur sex symbol de toute une génération." Bardot avouera plus tard que "la nuit de noces avait été consommée depuis longtemps mais les parents n'en savaient rien!"
Une fois marié, Vadim fait tout pour lancer Bardot et lui dit: "Tu seras un jour le rêve impossible des hommes mariés". Il inonde les magazines de ses photos, lui décroche de petits rôles -comme dans "Le Trou normand", "Manina la fille sans voiles"; - et en juin 1953, profitant de la sélection du film américain "Un acte d'amour" avec Kirk Douglas où Brigitte ne fait qu'une furtive apparition, Vadim emmène sa femme au Festival de Cannes. Les photographes n'ont d'yeux que pour la jeune starlette qui pose en bikini auprès de Kirk Douglas et que l'on surnomme B.B. C'est ainsi que de grands metteurs en scène lui confient des rôles et en 1955 "Cette sacré gamine" la révèle au grand public, jusqu'en Angleterre qui apprécie "la jeune française légère et polissonne". Vadim convainc surtout Marc Allégret de réaliser les scénarios qu'il écrit pour sa femme: "Futures Vedettes" et "En effeuillant la marguerite".
En 1956, Vadim tourne son premier long métrage "Et Dieu créa la femme": le réalisateur et la comédienne triomphent. Mais dans le privé, le film marquera la fin du couple. Vadim, réalisateur acharné, poussera inconsciemment sa femme dans les bras de Jean-Louis Trintignant, qui joue l'amoureux transit de Brigitte dans le film. La fiction rejoint la réalité et c'est avec Trintignant que Bardot regagne Paris.
Brigitte et Vadim divorcent sans heurts ni violence quelques mois plus tard, en novembre 1957, et resteront toujours amis.
D'ailleurs, Vadim dirigera à nouveau Bardot: en 1958 dans "Les Bijoutiers du clair de lune", en 1961 dans "La Bride sur le cou", en 1962 dans "Le Repos du guerrier" et en 1973, pour le dernier film de Bardot: "Don Juan".
A l'annonce de la disparition de Roger Vadim, le 11 février 2000, Brigitte raconta: "Roger fut le premier homme de ma vie. Il a fait les choses bien. Heureusement que c'était lui. Il a parfait mon éducation. Il m'a façonnée à la période essentielle d'une vie, de 14 à 21 ans. Je l'ai aimé d'un amour total, absolu, bien au-delà de l'amour physique."
>> sources: articles personnels des revues Ciné Revue, Paris Match, Télé Loisirs, Télé 7 Jours; source internet: wikipedia
20/12/1952 Le Mariage de Bardot et Vadim
L'union de Brigitte Bardot et Roger Vadim a lieu à la mairie du XVIè, le 19 décembre 1952; et le lendemain -le 20 décembre 1952- se tient la cérémonie religieuse à l'église Notre-Dame de Grâce Passy, Paris XVIè; Brigitte porte une robe blanche et une coiffure à voilette signée Jean Barthet. Le père de Brigitte, Louis Bardot, mena sa fille par le bras jusqu'à l'autel. Parmi les invités, se trouvait la comédienne Françoise Arnoul. Les témoins du mariage étaient Daniel Gélin et son épouse Daniel Delorme. Vadim et Bardot avaient aussi été leur témoins de mariage ! La boucle était ainsi bouclée...
Pendant le préparatif de l'habillement
(merci à Thierry pour les photos)