Une exposition consacrée à Brigitte Bardot est ouverte à Boulogne. Joie de vivre et insouciance...
article et photo publiés sur jdd.fr
BB, comme Beauté et Bonheur
Un millier de photos, en noir et blanc, en couleurs. Et toujours, répétés sur tous ces clichés accrochés de façon chronologique : ces grands yeux, cette bouche pulpeuse, cette crinière, ce corps. Une beauté sidérante. A couper le souffle. De l’adolescence à plus de 40 ans, lorsque BB pose nue coiffée d’une cornette de bonne sœur. Une évidence, en sortant de l’exposition qui ouvre mardi à l’Espace Landowski de Boulogne*: "Dieu, qu’elle était belle !"
Tout le monde croit la connaître. Nous avons tous en tête sa moue sexy, un air de chanson qu’elle a fredonné, une scène de film et – plus tard – ses dérapages verbaux. Avis aux visiteurs, mieux vaut être fan. La rétrospective qui lui est consacrée est un hommage, pas une analyse critique du phénomène. Les organisateurs ont choisi d’ignorer la part d’ombre de ce mythe vivant qui fêtera ses 75 ans le jour de l’inauguration. Mais ils soulignent – de façon réjouissante en cette période de morosité – son côté solaire, sa joie de vivre. L’événement, axé sur "l’insouciance" des années 1950-1960 fait l’impasse sur ces "quelques paroles excessives" de l’actrice vieillissante, selon Henry-Jean Servat, écrivain et journaliste, commissaire de l’exposition, "qu’il faut replacer dans une vie sans pareille".
"Huit mois pour dénicher des centaines de photos"
De salle en salle, de photo en photo, le visiteur est happé par un vent de liberté. Un tourbillon, une bourrasque qui vous décoiffe les accroche-cœur d’une jeune fille du 16e arrondissement, devenue un sex-symbol planétaire. Les photos d’enfance, les tutus de la petite fille qui aimait tant la danse sont parmi les seuls objets prêtés par Brigitte Bardot pour l’exposition. "Elle n’a plus rien, elle a tout vendu aux enchères pour créer sa fondation de défense des animaux, explique Henry-Jean Servat, auteur également de Bardot, la légende (Hors collection). Il nous a fallu huit mois pour dénicher dans les agences photos, chez des collectionneurs, ou chez des stars comme Alain Delon, les centaines de photos dont nous avions besoin." Bernard Pivot a prêté des coupes de champagne, le milliardaire Günther Sachs, l’un de ses ex-maris, trois portraits d’Andy Warhol et des bijoux hors de prix, Valéry Giscard d’Estaing une lettre de remerciements…
A la fin de l’exposition, on a l’impression d’avoir vu en accéléré, une "gamine charmante sans grand intérêt" aux yeux de Gainsbourg se muer "en une femme sublime". Une femme qui a "fait ce qui lui plaît, et c’est cela qui est troublant", selon Simone de Beauvoir. Dans l’ascenseur aux murs miroirs qui mène les visiteurs à la sortie, on surprend une jeune femme en train de passer sa main dans ses cheveux sages. Pour les ébouriffer, se donner du chien. Un peu de légèreté, de glamour et une crânerie assumée. L’effet BB.
*A partir du 29 septembre, du mar. au dim. de 11 h à 18 h. Tarifs : 11 euros, Espace Landowski à Boulogne Billancourt, M° Marcel-Sembat. Rens. : www.expobrigittebardot.com