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BRIGITTE BARDOT

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Bienvenue sur ce blog consacré à Brigitte Bardot

22 avril 2023

TV - Rembob'INA: Le Mythe Bardot

gif_tv_zapDimanche 23 avril 2023 - 21h00- LCP
Rediffusion: samedi 29/04/2023 à 14h00
+en replay sur lcp.fr

Magazine  - Rembob'INA - Le Mythe Bardot

TV-LCP 

Année: 2022
Durée: 1h59
Présenté par Patrick Cohen
Invités: Yves Bigot (directeur général de TV5 Monde et biographe),
Richard Poirot (de l'INA)

Résumé: Rembob'ina met à l'honneur la plus célèbre comédienne française des années 60-70 : Brigitte Bardot.
Une première archive présente Brigitte Bardot sur le gril, face à 4 journalistes-écrivains, dans une émission d'information diffusée le 9 avril 1973. Ce numéro d'Actuel 2, présenté par Jean-Pierre Elkabbach et intitulé « Bardot, femme ou mythe ? », représente un tournant dans la vie et l'image publique de la star, qui s'apprête à arrêter le cinéma.
Une deuxième archive, diffusée le 24 février 1975, met en lumière Brigitte Bardot dans sa nouvelle vie de protectrice des animaux et d'animatrice télé. Marcel Jullian, le patron de la nouvelle Antenne 2, lui confie la présentation d'un magazine d'actualité, Au pied du mur, aux côtés de Jean Nainchrik, avec, pour cette première, un dossier très accusatoire sur les zoos.
Une troisième archive nous remémore son combat le plus médiatique, sa lutte contre le massacre des bébés phoques.
Rembob'INA se termine en musique avec le clip d'une chanson écrite par son ami Jean-Max Rivière en 1982, Toutes les bêtes sont à aimer, tourné à la Madrague, et dont les droits sont intégralement versés à la SPA.


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21 avril 2023

Et Bardot créa la femme

Et Bardot créa la femme
Auteur: Catherine Rihoit

EtBardotcreaLaFemme Date de sortie: 4 mai 2023
Broché 400 pages
Dimension: 14.1 x 3.3 x 22.7 cm
Langue: français
Éditeur: L'Archipel

Prix éditeur: 22 Euros
ISBN-10: 2809846502
ISBN-13: 978-2809846508
Ou le trouver ? sur amazon et le site de l'éditeur lisez.com

Description:Star parmi les stars, Brigitte Bardot a aussi été, pour le monde entier, le plus célèbre des sex-symbols. Elle garde aujourd'hui une place unique dans la mémoire du public. Dans cette remarquable biographie, Catherine Rihoit décrypte l'histoire du mythe BB.
Icône des Trente Glorieuses, Brigitte Bardot a été à l'image de la France : belle et rebelle. Par un style, une manière d'être, de bouder et de rire, elle personnifie les solaires années 1960. Pour Vadim, Godard ou Clouzot, elle a incarné la femme-objet, tour à tour fillette choyée, Ève décoiffée ou hippie de luxe. Mais la vraie héroïne, c'était toujours elle, adulée ou honnie, façonnant au passage la femme française avec un instinct quasi divinatoire.
Toute sa vie, " BB " a été guidée par la passion, source de son inépuisable énergie. Passion de la danse, puis des hommes et du cinéma. Et surtout de la liberté et de la vie, d'une vie simple et " normale ". Mais qu'est-ce que la normalité pour un sex-symbol universel ? Que reste-t-il de la vie privée quand on est la femme la plus photographiée au monde ?
Cette liberté chérie, la femme traquée l'a finalement trouvée auprès des animaux. Eux n'aimaient que Brigitte, délivrée du poids de sa beauté. Faisant de sa faiblesse une force, elle s'est vouée à leur cause, consacrant la seconde partie de sa vie à la lutte contre la souffrance animale.
Révolutionnant les moeurs sans jamais renoncer à ses désirs, Brigitte Bardot aura fini par se créer elle-même : une femme – la femme – et un mythe, dont cette biographie raconte la naissance et la renaissance.


Vous avez le livre ?
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en cliquant sur commentaires.

11 avril 2023

Vanity Fair, Avril 2023

2023-04-VF-cover Vanity Fair
n° 110

pays: France

mensuel
parution le 29 mars 2023
prix: 4,90 €

article intérieur de 8 pages intitulé "L'impossible Mademoiselle BB"

- sommaire -
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- article -
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L’impossible mademoiselle BB
> Par Anne Boulay ; en ligne sur vanity fair 

Comment faire revivre l’icône de la révolution des mœurs que fut la Brigitte Bardot d’avant les polémiques ? Anne Boulay a remonté le temps avec la cinéaste Danièle Thompson et son fils Christopher, qui signent une série biopic consacrée à la naissance du mythe. La diffusion commencera le 8 mai prochain, sur France 2.

biopic-1 
Julia de Nunez, qui incarne Brigitte Bardot à l'écran.

A l’hôpital, une ravissante jeune femme blonde en manteau blanc chaloupe dans un couloir. Tout le monde se retourne sur son passage, mais elle semble ne pas y prêter attention. Elle est reçue, dans un bureau, par un monsieur en blouse blanche. Elle craint d’être enceinte et veut en avoir le cœur net. Elle pose un flacon sur le bureau, remarque une lapine enfermée dans une cage juste à côté : « Vous allez lui faire quoi ? » Le médecin, saisissant l’animal :
« On va lui injecter votre urine. Si les ovaires s’enflamment, ça veut dire que vous êtes enceinte.
Mais après, vous allez la refermer ?
Ce n’est pas vraiment prévu... On ne m’avait jamais posé la question. »
Elle repartira quelques jours plus tard avec la confirmation de sa grossesse (une mauvaise nouvelle pour elle) et la lapine, recousue.

Cette jolie blonde, c’est Brigitte Bardot, et la scène est tirée de Bardot, biopic de France Télévisions en six épisodes écrit et réalisé par Danièle Thompson et son fils Christopher. «Ça peut sembler fou mais c’est bien comme ça qu’on faisait les tests de grossesse dans les années 1960 », s’exclame Danièle Thompson. La cinéaste me reçoit par une claire après-midi hivernale dans son bureau sous les toits de Paris. Un chat gris gratte à la porte. Autour de nous, d’innombrables photos, souvenirs d’un demi-siècle de vie et de travail. Un clap de Cézanne et moi, son dernier film ; un dessin de Plantu ; des tonnes de livres, dont pas mal de biographies ; une vieille affiche de la Comédie-Française datant de 1939, quand son père, Gérard Oury, y débuta dans le rôle de Britannicus.

Bizarrement, pas de trace visible de Brigitte Bardot. Durant cinq ans, Danièle et Christopher Thompson ont empoigné le mythe BB comme on manie des pains de dynamite, avec assurance et délicatesse. La scène de la lapine, par exemple, ne s’est pas réellement produite mais « elle est historiquement juste et permet d’introduire l’attachement de Bardot aux animaux », précise la réalisatrice. Rester vrai, donc, mais sans avoir peur d’inventer. En se basant sur une documentation pléthorique, imaginer ce qui s’est passé et dit hors champ. Avec pour objectif d’être « le plus romanesque possible. » « Bardot, ajoute-t-elle, c’était naturel d’en faire un personnage de fiction. »

La série raconte la Bardot des débuts, de 1949, année de sa première couverture de Elle, à sa tentative de suicide le jour de ses 26 ans, en 1960. Elle dit aussi l’inimaginable phénomène culturel qu’a été BB ces années-là. Actrice, chanteuse, activiste, mais aussi divinité sur lesquels les plus grands écrivains ont théorisé, icône fashion intemporelle. Bref, une légende. Vivante. Vivante au point d’en être un poil encombrante. Recluse dans l’arrière-pays varois depuis sa retraite en 1973 à l’âge de 39 ans (même en ce temps-là elle était loin d’avoir ses trimestres), elle s’est faite extrêmement discrète dans les médias, mais écrit beaucoup pour donner son avis, sur la cause animale bien sûr, mais aussi sur l’évolution des mœurs. Ainsi se rappelle-t-elle régulièrement à notre souvenir à travers des sorties de routes sur l’immigration, l’Islam et les droits des homosexuels (elle a été condamnée cinq fois à des peines d’amende pour incitation à la haine raciale après des propos jugés racistes et homophobes). Les êtres complexes sont, certes, plus intéressants d’un point de vue narratif que ceux qui font tout bien, mais c’était tout l’enjeu de cette série : trouver de bonnes raisons pour nous convaincre d’oublier la logorrhée abominable de la pythie tropézienne et nous donner envie de passer six heures à regarder, non sans plaisir, la bombe Bardot se diffracter sur la société française d’après-guerre.

«Bardot, c’est une héroïne, mais pas une sainte », tient à préciser Danièle Thompson. Cela va sans dire, mais ça va quand même mieux en le disant. Pas facile, en effet, de se dégager de l’ombre portée de la Bardot d’aujourd’hui pour redécouvrir la BB d’hier. Qui d’autre que Danièle Thompson pouvait s’y coller ? La réalisatrice de La Bûche, Fauteuils d’orchestre ou Le code a changé, films brillants par leur manière ironique et subtile de traiter les problématiques sociétales, est l’une des femmes les plus influentes du cinéma français, au point que les César ont encore fait appel à elle pour présider la cérémonie en 2022. Nommée aux Oscar en 1976 pour Cousin cousine, elle a longtemps travaillé en tandem avec son père, l’immense Gérard Oury. Leur complicité hors pair a accouché de monuments de la comédie à la française : on leur doit, entre autres, Le Corniaud, La Grande Vadrouille, La Folie des grandeurs, Les Aventures de Rabbi Jacob, Le Coup du parapluie, L’As des as... Elle a également prêté son approche habile de la narration à Claude Pinoteau (La Boum, c’est elle !), mais aussi, ce que trop de gens ignorent encore, à Patrice Chéreau avec qui elle a écrit les chefs-d’œuvre des années 1990 que sont La Reine Margot et Ceux qui m’aiment prendront le train.

Avançons jusqu’en 2017. Le producteur Pascal Breton lui propose d’écrire une série sur Bardot. Titillée par le projet, elle n’hésite pas deux minutes et embarque dans l’aventure Christopher, son fils et binôme d’écriture. Bardot, elle l’avait rencontrée avec Gérard Oury dont la femme, Michèle Morgan, partageait le même agent (Olga Horstig, qui tient une place de choix dans la série). À cette époque, son père avait été appelé à la rescousse pour réécrire Babette s’en va-t-en guerre dont la star n’aimait pas le scénario. « Elle était tellement belle, c’était un bonheur de la regarder. Je suis aussi allée à La Madrague plus tard, de nuit, dans une grande fête des années 1970. »

Les souvenirs ne suffisent pas. Avant de s’attaquer au script, Danièle Thompson se livre à une véritable investigation. Elle lit des milliers de pages (Bardot est un phénomène d’édition), consulte des kilos de documents et autant de photos, se replonge dans la France des années 1950 et 1960. Si elle est plus jeune que BB de quelques années, la cinéaste a un souvenir assez net de ces décennies-là, et voit tout de suite la possibilité de faire, à travers celui de l’actrice, le portrait d’une époque en général et de la condition féminine en particulier. Son fils, né en 1966, n’a pas forcément la même perception spontanée. Pour lui, c’est une France disparue.  « Chacun a d’elle une version dans son imaginaire, me dit-il en sirotant un lapsang souchong dans un café près de la place Vendôme. Il y a la BB des bébés phoques, celle de Gainsbourg, celle de Clouzot ou celle de Godard. Mais je me suis dit qu’on tenait là un personnage au centre d’une époque qui change, comme la reine dans The Crown. » Une référence partagée quelques jours plus tôt par sa mère : « Sur la manière de transformer en fiction des personnages contemporains, The Crown nous a habités », confesse-t-elle. Des séries, elle en avait déjà écrit (notamment, dans les années 1980, l’excellent Petit-déjeuner compris, avec Bryan Ferry en guest star), mais c’est la première fois que l’un et l’autre en assurent la réalisation : elle dirigera les trois premiers épisodes, lui les trois derniers.

Pour mesurer la place qu’occupe Brigitte Bardot à l’époque, il faut donc se débarrasser de l’image de la recluse de La Madrague confite dans la haine d’une société qu’elle ne comprend plus. On doit aussi, et c’est le mérite de la série, réaliser qu’elle n’est pas qu’un corps fétichisé par des cinéastes mâles et manipulateurs (même s’ils le sont, indéniablement). Brigitte Bardot est bien plus que ça. Elle est, avant tout, l’actrice de sa propre vie. Pour ceux qui auraient la flemme de relire la bio Wikipedia, bref rappel historique : Brigitte Bardot est née en  1934 dans une famille bourgeoise du 16e arrondissement, et a été élevée dans une atmosphère aussi rigide que catholique. Élève médiocre et rebelle, elle est repérée par le magazine Elle à l’âge de 15 ans. Sa sensualité photogénique, sa silhouette de danseuse et sa moue à la fois ingénue et provocatrice ont vite fait d’attirer les regards. C’est déjà une transgression familiale.

Première apparition au cinéma en 1952 dans Le Trou normand, mais c’est Et Dieu... créa la femme de Roger Vadim, qui va la propulser au rang de star. Au départ, le film n’obtient qu’un succès modeste en France mais il est l’occasion pour BB de découvrir Saint-Tropez et de devenir blonde, deux éléments bientôt indissociables de sa personnalité. Surtout, le producteur Raoul Lévy a l’intelligence de sortir le film aux États-Unis, où il crée un tel scandale que tout le monde veut le voir : le triomphe rejaillit sur le pays natal de l’actrice principale et le mythe BB est né. La scène culte où elle danse un mambo endiablé, pieds nus sur une table, n’y est certainement pas pour rien. Elle a désormais une renommée mondiale, et sa vie sera scrutée à chaque instant par une presse à scandale qui ne lui laissera aucun répit. La chasse est ouverte. D’autant que sur le tournage, elle s’est éprise de son partenaire, le jeune Jean-Louis Trintignant. Un schéma amoureux qui va se reproduire plusieurs fois...

La vie sentimentale de Bardot, c’est un peu un rêve de paparazzi, mais aussi de scénariste : rebondissements garantis. L’actrice a tendance à jeter son dévolu sur les hommes qu’elle côtoie, et qui sont donc célèbres. « C’est sûr, ça fait de bons personnages, ça stimule l’imagination », sourit Christopher Thompson. Après Vadim, Trintignant ou Gilbert Bécaud, il y aura Jacques Charrier, le jeune premier de Babette s’en va-t-en guerre dont elle tombe amoureuse puis enceinte – d’où le test de la lapine. Elle a déjà avorté deux fois clandestinement et comme personne ne veut courir le risque de pratiquer ce geste interdit sur une femme aussi connue, elle doit garder l’enfant. « Ses contradictions la rendent plus intéressante à déchiffrer et à écrire, remarque encore le scénariste-réalisateur. Et les étapes qu’elle traverse sont tellement représentatives des problématiques des femmes de son époque, comme le non-désir de maternité ou l’absence d’envie d’être une bonne mère. »
BB et Charrier se marient en sept minutes, elle porte une robe en vichy qui sera le point de départ d’une mode planétaire. Elle est tellement célèbre qu’elle ne peut pas mettre un pied dehors, et finit sa grossesse malheureuse comme les pierres derrière les rideaux tirés en permanence : les paparazzis ont loué tous les appartements donnant sur les fenêtres de son appartement de l’avenue Paul-Doumer et ils n’hésitent pas à se faire passer pour du personnel médical pour essayer de voler des photos. À la naissance de l’enfant le 11 janvier 1960, c’est encore pire. « C’était comme une tumeur qui s’était nourrie de moi, que j’avais portée dans ma chair tuméfiée, n’attendant que le moment béni où l’on m’en débarrasserait enfin. Le cauchemar arrivé à son paroxysme, il fallait que j’assume à vie l’objet de mon malheur », écrit-elle à propos de son fils Nicolas dans Initiales BB paru en 1996 (il lui intentera un procès pour atteinte à l’intimité intra-utérine).

Le tournage de La Vérité d’Henri-Georges Clouzot, qui reste son film préféré mais qui s’est avéré éprouvant, achève de la précipiter, une fois encore, dans la dépression. Traquée en permanence à Paris ou à Saint-Tropez où elle se réfugie le plus souvent possible, elle est seule, travaillée sans relâche par sa peur de l’abandon. Elle tente une nouvelle fois de se donner la mort le jour de ses 26 ans. Sauvée in extremis, elle tourne par la suite avec Godard un autre film culte, Le Mépris. Elle met fin à sa carrière en 1973 pour se consacrer aux droits des animaux. Elle s’oppose à la chasse aux phoques, à la corrida, à la fourrure et à la vivisection. Elle a, avant tout le monde il faut bien le reconnaître, également soutenu des causes environnementales, telles que la protection des océans et la lutte contre la pollution. Mais c’est une autre histoire.

C’est cette femme qui cherche à tout prix à vivre sans entraves mais qui va se retrouver dans une position de bête traquée que suit la série. Au fil des épisodes, la fiction prend le dessus, et on s’attache à la quête effrénée de liberté de l’héroïne. « Qu’est-ce qui a déclenché une onde de choc mondiale, une hystérie collective partout sur Terre ? C’est une femme qui va d’hommes en hommes et qui dit que c’est difficile d’être heureux », résume Christopher Thompson. Sa coscénariste de mère remet les choses en perspective : « Il faut se souvenir de la place de la femme à l’époque de Bardot. C’est la France de l’après-guerre, tout est gris. Il y a peu de distractions, mais encore le Salon des arts ménagers. » « Elle se construit une cage, elle est animalisée, objectifiée et tout sauf libre, finalement », reprend le fils. Dans une interview qu’elle accorde à François Chalais reconstituée dans la série, Bardot résume ainsi la situation dans laquelle elle se trouve : « Ma vie ressemble à une grande prison, agréable, mais c’est une prison quand même. » Puis plus tard, ce constat lucide : « J’appartiens à tout le monde [...] On a un peu l’impression de ne plus être libre. »

Les Thompson ont bien compris ce que cette hystérie collective apportait à la narration. « À cette époque, personne ne peut rivaliser avec Bardot en termes de notoriété. Cette haine à laquelle elle doit faire face, elle est un peu équivalente à celle des réseaux sociaux aujourd’hui sauf qu’elle, ses haters, elle les a en face, en chair et en os », rappelle Danièle Thompson. Pourquoi cette attention ? Pour toutes les raisons énoncées précédemment, mais aussi parce que Bardot est, comme le rappelle la scénariste, une icône de mode qui explose tout sur son passage. « J’ai vécu ce moment où on se serrait la taille à ne plus pouvoir respirer pour avoir le look BB », se souvient-elle en riant. L’œil de biche, le chignon crêpé, la marinière, les ballerines, et le vichy dans lequel elle fait tailler sa robe de mariée constituent le vestiaire d’une femme à laquelle chacune peut aspirer à ressembler, aujourd’hui encore.

Pour autant, Brigitte Bardot est-elle un modèle de l’émancipation des femmes ? Convoquons les figures morales qui faisaient autorité en ce temps-là. En octobre 1958, Marguerite Duras la décrit ainsi dans un texte intitulé La Reine Bardot : « La Reine Bardot se tient juste là où finirait la morale et à partir de quoi la jungle serait ouverte, de la moralité amoureuse. Un pays d’où l’ennui chrétien est banni. » Françoise Sagan juge, elle, qu’elle possède « un instinct d’animal femelle parfaitement libre de son rang et de ses impulsions ». « Au jeu de l’amour, elle est plus un chasseur qu’une proie. L’homme est un objet pour elle ; exactement comme elle l’est pour lui... [...] Elle apparaît comme une force de la nature, dangereuse aussi longtemps qu’elle restera indomptée », écrit quant à elle Simone de Beauvoir en août 1959 dans le magazine masculin américain Esquire.

- - la suite dans le numéro 110 de Vanity Fair


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10 avril 2023

Télé Cable Sat, semaine du 15/04/2023

2023-04-15-tele_cable_sat-france  Télé Cable Sat
n° 1719

pays: France

hebdomadaire
parution le 10 avril 2023
prix: 1,95 €

En couverture: Julia De Nunez + article intérieur de 1,5 pages intitulé "Et France 2 recréé Bardot" + 1 page affiche publicitaire de la série

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- Publicité série "Et Brigitte créa B.B." -
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9 avril 2023

Joyeuses Pâques 2023

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8 avril 2023

Tag BB 01 - Sam Lévin

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18 février 2023

Décès de Michel Deville

Le cinéaste français Michel Deville est décédé dans son sommeil ce jeudi 16 février 2023, à l’âge de 91 ans.

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Fils d’un industriel en poteries pour jardins, Michel Deville joue avec des caméras depuis son enfance et commence des études de lettres à la Sorbonne tout en rêvant de septième art. Un jour, le cinéaste Henri Decoin vient acheter des pots de fleurs chez son père: Michel Deville saute sur l’occasion et se retrouve stagiaire, puis assistant, sur douze films de l’auteur de La Vérité sur Bébé Donge (1951) et de Razzia sur la chnouf (1955).

Voulant devenir réalisateur, il propose à Eric Rohmer, dont il apprécie les articles, d’écrire avec lui son premier film. Flatté, ce dernier lui répond qu’il est lui-même en train de préparer son propre prototype, Le Signe du lion, qui sortira en 1962. Deville fera affaire avec une monteuse, Nina Companez, qui, à force de lui donner des idées, se retrouve coscénariste, particulièrement douée pour les dialogues. Deville et Companeez collaboreront sur douze films. Deville trouvera ensuite une autre complice, costumière, assistante, productrice et coscénariste, Rosalinde Damamme, qu’il épousera.

Sa complicité avec Eric Rohmer, qui apprécie son premier long-métrage, Ce soir ou jamais (1961), lui vaut d’être bien traité dans les Cahiers du cinéma. « Un coup d’essai, un coup de maître », écrit Jean Douchet, pour qui Deville « réussit cette alliance réputée impossible : une comédie typiquement française dans un style de comédie américaine ». Pour Adorable menteuse (1962), où le mensonge est célébré comme une morale de vie (un thème qui hante toute l’œuvre), Luc Moullet souligne l’audace, le caractère insolite, la justesse des dialogues de ce cinéaste au « travail d’orfèvre ». Les compliments cesseront lorsque Jacques Rivette remplacera Rohmer à la rédaction en chef du magazine.

Contemporain de la Nouvelle Vague, il n’a jamais cependant appartenu au mouvement. Il en fut néanmoins un peu sans l’être, en ce qu’il osa filmer des histoires de façon différente de l’usage. Récit d’une soirée entre copains, Ce soir ou jamais, par exemple, se déroule dans un seul décor et est tourné en studio, ce que les gens des Cahiers abhorraient. Mais son originalité, comme il le relatait dans Positif (n° 699), c’est que, dans ce type de films, avant, « les personnages s’étripaient, tout était violent, dramatique et conflictuel, on s’envoyait ses quatre vérités à la figure. Dans [s]on film, il ne se passait volontairement rien ». Deville a décidé qu’il ferait un cinéma différent de celui qu’il avait connu comme assistant.

A la suite de l’échec commercial d’A cause, à cause d’une femme (1962), comédie à poursuites et filatures, où le comédien Jacques Charrier virevolte d’une femme à l’autre, Michel Deville signe un certain nombre de films pour rembourser une partie de ses dettes, parmi lesquels Lucky Jo (1964), avec Eddie Constantine, parodie des polars en vogue, méditation sur le temps qui passe. Et Martin soldat (1966), où Robert Hirsch est un acteur de théâtre devant jouer un officier allemand le jour du Débarquement, avec rebondissements à la To be or not to be, de Lubitsch.

Il renoue avec le thème de l’initiation amoureuse avec Benjamin ou les mémoires d’un puceau (sorti en 1968), situé au XVIIIe siècle, où un jeune homme (Pierre Clémenti) est entouré de femmes dans un château à la campagne. Très inspirée de Marivaux, dans l’esprit des tableaux de Fragonard et de Watteau, cette ode au libertinage, aux jeux de l’amour et du hasard, aux fêtes galantes, fait défiler soubrettes et marquises, Don Juan blasés et donzelles de pastorale pour un festival de fausses confidences, baisers dérobés. Les dialogues de Nina Companeez sont ciselés, mais Deville enseigne aussi l’art de se taire, illustrant sa dévotion pour les caresses, l’art de parler avec ses mains. 

Même inspiration dix ans plus tard, dans Le Voyage en douce (1980), où deux femmes se racontent leurs fantasmes et s’aident à les réaliser. La cohérence de l’œuvre de Michel Deville, dont on a beaucoup vanté l’élégance de l’image, le raffinement du tempo, le charme de l’interprétation, se mesure au fil de ces éducations sentimentales, comme dans un polar ludique, Bye Bye, Barbara (1969), un divertissement endiablé, L’Ours et la poupée (1970), où Brigitte Bardot, mondaine capricieuse en Rolls, poursuit Jean-Pierre Cassel, bohème myope et bougon en 2 CV. Et un film en costumes, Raphaël ou le Débauché (1971), évocation d’une passion impossible, lors du siècle romantique aux jabots à dentelle de Musset, entre un dandy désenchanté, adepte de l’alcool et des lieux mal famés (Maurice Ronet), et une jeune veuve désirable (Françoise Fabian).

Le ton des films de Deville sans Nina Companeez devient plus grave, grinçant, un rien désabusé. Il se montre plus formaliste. Le Mouton enragé (1974) inaugure une réflexion sur l’art de ses personnages à mettre leur vie en scène. Ici, c’est un infirme qui manipule un être malléable et vit à travers lui, par procuration. Le séducteur frustré (Jean-Pierre Cassel) est l’orchestrateur des séductions de son ami, qui est son pantin (Jean-Louis Trintignant), un acteur, un héros de substitution. Même transfert de libido dans La Lectrice (1988), où, payée pour lire des récits érotiques, une femme (Miou-Miou) se plie aux fantasmes de ceux qui l’engagent, changeant de rôle au fil de ses lectures. Dans Le Paltoquet (1986), nous sommes plongés dans le décor théâtral de l’inconscient d’un bistrotier, entre rêve et réalité.

Ces variations sont autant de démonstrations que la vie est un jeu. Ce qu’illustrait déjà L’Apprenti salaud (1977), où Robert Lamoureux, à la gouaille canaille, est un escroc à panache. Ce qu’illustre encore avec brio Péril en la demeure (1985), adapté de René Belletto, où le professeur de guitare qu’incarne Christophe Malavoy croit maîtriser son destin, mais est manipulé par tout le monde, la mère de son élève, le mari tyrannique, la voisine voyeuse, un tueur à gages, jeu de dupes…

Le cinéaste lui-même fit de cette philosophie ludique sa règle : « Le cinéma, pour moi, est toujours un jeu, un jeu d’images, de mots, de musiques, de comédiens », disait-il en 1978 (Cinéma 78, n° 236-237). Chacun de ses films est un défi formel : caméra subjective dans cette étude clinique de l’univers des services de renseignement dont les espions restent invisibles qu’est Le Dossier 51, adapté de Gilles Perrault (1978), et où tout le monde est objet de fiches, rapports informatisés ; sans dialogues dans La Petite Bande (1982), dont l’un des enfants est sourd-muet ; truffé de scènes érotiques sans images dans Le Voyage en douce (1980) ; huis clos en temps réel dans Nuit d’été en ville (1990) ; bande-son se faisant l’écho des pensées des protagonistes, médecin et patients, dans La Maladie de Sachs (1999).

Le cinéma de Michel Deville était aussi un cinéma de regards, ceux que posait le metteur en scène sur des hommes et des femmes qui ne cessaient de s’observer, s’épier, se manipuler. C’était un cinéma explorant l’art des mensonges, des faux-semblants. Et des miroirs, devant lesquels Deville plantait Anna Karina pour répéter les questions qu’elle voulait poser à son amoureux dans Ce soir ou jamais, et qui abondent dans Toutes peines confondues (1992). Deville en semait partout, il adorait les glaces à trois faces, les rétroviseurs ou les murs tapissés de miroirs pour surprendre l’intimité de quelqu’un, flatter les narcissiques, éviter les champs-contrechamps.

Michel Deville s’était vu décerner deux prix Louis-Delluc (en 1967 pour Benjamin, en 1988 pour La Lectrice), le César du meilleur scénario adapté d’un roman pour Le Dossier 51 en 1979, et le César du meilleur réalisateur en 1986 pour Péril en la demeure.


Brigitte Bardot et Michel Deville en 1970
sur le tournage de "L'Ours et la poupée"
Deville y est réalisateur et co-scénariste

2023-02-16-Michel_Deville-avec_BB  


Sur le web
article "Le cinéaste Michel Deville est mort" sur lemonde.fr 
article "Mort à 91 ans de Michel Deville" sur lefigaro.fr


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11 février 2023

Elle 09/02/2023

2023-02-09-ELLE-cover  Elle
n° 4 025

pays: France

hebdomadaire
parution le 09 février 2023
prix: 2,80 €

En couverture: Julia De Nunez + article intérieur de 10 pages intitulé "Initiales BB": l'actrice Julia De Nunez dans la peau de Brigitte Bardot pour présenter la mini-série biopic sur Bardot.

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Julia de Nunez est Brigitte Bardot : rencontre avec la star de la série « Bardot »
> Par Marion Ruggieri ; en ligne sur elle.fr 

La beauté à tomber, le talent renversant, l'énergie rebelle... L'actrice Julia de Nunez a tout pour incarner la cultissime Brigitte Bardot. Dans la série de Danièle Thompson ou dans nos pages, elle redouble le trouble.

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Julia de Nunez est Brigitte Bardot :
rencontre avec la star de la série « Bardot »
- ©Philippe Jarrigeon

La voix n'a rien à voir. L’air de famille, lui, est indéniable : une moue, le blond... mais tout se joue ailleurs, dans le caractère qui affleure à chaque plan. La petite annonce le précisait bien : « Cherche une actrice entre 18 et 22 ans, un tempérament. » C’est la force de Julia de Nunez : ne pas se prendre pour Brigitte Bardot (qui le pourrait ?) dans cette minisérie en six épisodes qui retrace ses jeunes années et sera diffusée au printemps sur France Télévisions, puis sur Netflix. « La consigne initiale était simple, se souvient Danièle Thompson, qui signe avec son fils, Christopher, ce feuilleton virevoltant, mais pas complaisant : ne jamais imiter, incarner. » Alors qui pour interpréter B.B.?

Une ressemblance frappante

Julie_De_Nunez-2023-02-09-ELLE_sitting-2-1 Le casting est lancé, quatre-vingts visages défilent. « Il fallait avoir le courage de se dire que, si on ne trouvait pas la jeune femme, on mettrait tout au panier. » Puis vient Julia, « son naturel, sa manière d’improviser, et cette personnalité qui explose l’écran ». Du côté de Julia, on est moins affirmatif. « J’ai répondu à la petite annonce sur les réseaux sociaux, je pensais que c’était pour un court-métrage, un truc d’été. Rien n’était précisé : ni le réalisateur ni le projet. Après les premiers essais, très froids, j’ai appelé ma mère pour lui dire : “C’est foutu !” » Julia n’a jamais passé de casting de sa vie, elle a 20 ans, entame sa première année d’études théâtrales. « Je n’avais pas d’agent, je ne savais même pas ce que c’était, j’avais juste vu la série “Dix pour cent” ! » De Bardot, elle connaît les films, mais pas que... « Elle a eu une place un peu particulière dans ma vie. Cette ressemblance, on me l’a toujours fait remarquer dans la rue, à l’étranger, au Monténégro, en Italie... du coup, mes copains s’amusaient à m’offrir des posters d’elle. » Vers 10 ans déjà, la gamine tombe sur une pochette du DVD de « Et Dieu... créa la femme », « Je n’avais encore jamais perçu cette forme de sensualité, c’était envoûtant ». Autrement dit : « Ce rôle, j’en avais vraiment envie, j’en ai même eu besoin, ça m’a fait beaucoup de bien, ça a mis de l’ordre dans ma vie. » Julia incarne B.B. de 15 ans à 26 ans. « Usant, dit-elle, une vie en accéléré. »
La jeunesse de B.B

Julie_De_Nunez-2023-02-09-ELLE_sitting-4-1 « Un rêve qui se transforme en cauchemar, une prison dorée, quelque chose de totalement inédit », résume Danièle Thompson à propos des débuts explosifs de la star, qu’elle a d’ailleurs croisée à plusieurs reprises. « Je devais avoir 20 ou 25 ans quand je l’ai aperçue une première fois chez l’impresario Olga Horstig, puis lors d’une fête à La Madrague, où nous étions très nombreux, et enfin à un déjeuner avec Gunter Sachs [son troisième mari, ndlr]. C’était un bonheur de la regarder, tout était inouï. Comment dire ? Il était difficile de ne pas être intimidé par son image. Alors on observait. On se disait : je suis en train de déjeuner avec B.B.! »
«Je pense que sa notoriété était telle que même dans son proche entourage les gens n’arrivaient plus à la voir pour elle-même, reprend Julia. C’est peut-être pourquoi elle cherchait cette intimité extrême avec les hommes, pour retrouver un lien profond avec qui elle était. » Julia, à rebours de son personnage, a mis sa vie personnelle entre parenthèses pendant le tournage, « une immersion bienvenue, un sentiment de solitude parfois envahissant, qui contrastait avec l’ambiance du plateau, et a servi le rôle ». Dans la vie, elle serait plutôt du genre coup de foudre : « Ça m’arrive rarement, mais quand ça m’arrive, ça n’est jamais dans la demi-mesure. Ce n’est jamais : “Il me plaît bien”, c’est tout de suite : “Je suis amoureuse” ! »
La liberté de B.B., sa rébellion, pendant de sa solitude, elle en a pris la mesure au fil des pages du scénario et des prises. « J’ignorais qu’elle venait d’un milieu très bourgeois, au vu de la femme qu’elle est devenue, c’est surprenant. L’amour à 15 ans avec Vadim, le cinéma... Elle avait du cran ! Je ne sais pas si les gens de ma génération mesurent l’avant-gardiste qu’elle était à 20 ans. Pionnière sans le vouloir, sans le revendiquer, sans prosélytisme. Elle a eu un rôle phare sur des sujets brûlants. » Liberté sexuelle, refus des schémas familiaux traditionnels, IVG, maternité non désirée, la série n’élude rien. « Bardot n’a pas honte de dire : j’ai le droit de ne pas vouloir fonder une famille, de ne pas vouloir être mère, de vivre ma vie comme je l’entends. C’était choquant à l’époque, et ça l’est toujours. Il faut avoir des enfants à un certain âge, être arrivé à un point de sa vie à un moment précis, sinon on n’est pas normal, on est marginal. Je vois les autres autour de moi échafauder des projets d’avenir... On a l’impression que tout est étape, et que, si on en saute une ou qu’on en rate une, on est à côté, ce n’est pas bien. Être comédien, c’est un peu échapper à ça : on ne sait pas de quoi demain sera fait, si on va jouer, être payé... »

Une future star ?

Julie_De_Nunez-2023-02-09-ELLE_sitting-3-1Une autre scène percute l’actualité: B.B. giflée par Clouzot, son réalisateur, en plein tournage de « La Vérité ». « J’imagine et j’espère que ça ne se passerait plus comme ça. Clouzot la torturait, lui filait des baffes, des somnifères, tout cela est vrai. » Qu’est-ce que cela inspire à la jeune comédienne des années 2020 ? « #MeToo, nos profs ne nous en parlent pas frontalement, mais ils font attention. Par exemple, ils nous demandent : “Je peux te toucher l’épaule ?” » On sent que c’est récent dans les mots, dans les gestes, ils expérimentent, prennent des précautions. Notre génération est très engagée, militante, par rapport à la précédente. Cela soulève des questions complexes, car, sur un tournage, on a forcément une certaine proximité, mais où est la bonne proximité ? Quelles sont les limites ? Est-ce qu’un comédien devrait avoir des limites ? » Julia a décliné le coach proposé par la production pour chorégraphier les scènes intimes. « J’étais à l’aise, je savais qu’on allait faire attention les uns aux autres. »
Les autres ? Une kyrielle de jeunes comédiens emmenés par l’émouvant Victor Belmondo dans le rôle de Roger Vadim, l’amant devenu confident. L’acteur l’a voulu tendre et surtout pas rancunier. « Julia est fabuleuse, s’exclame Victor. Je l’ai rencontrée lors du casting et, tout de suite, je me suis dit : “C’est quoi, cet objet cinématographique non identifié ?” Chaque jour, elle m’impressionnait davantage, et, au moment de visionner le film, je me suis carrément pris une claque ! »
Au figuré. Julia n’est pas du sérail. Une mère libraire, un père ancien journaliste, un frère qui étudie l’histoire... Cette Parisienne à l’accent titi et au look d’étudiante, qui roule ses clopes et lutte contre son addiction au portable, qui se dit ultra-nostalgique « de [sa] jeunesse [sic] et des sixties », l’avoue humblement, elle ne se projette pas. Elle compte poursuivre ses études de théâtre et écrire à Bardot, que Danièle Thompson a prévenue en amont, « par respect ». « Elle est au courant de ce projet, mais je pense qu’elle se protège, ça doit être étrange, présume la réalisatrice avec tact, il faut la comprendre. » « Si je lui écris, ça n’est pas par devoir, c’est pour moi aussi, conclut Julia. Jouer quelqu’un de vivant dans un biopic induit une part de culpabilité. J’aimerais bien la remercier, je n’attends pas de réponse. » Julia cherche encore les mots, mais elle a trouvé sa voie.

La minisérie « Bardot », écrite et réalisée par Danièle Thompson et Christopher Thompson, sera diffusée au printemps sur France 2 et France.tv.


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4 février 2023

Décès de Paco Rabanne

Le créateur franco-espagnol Paco Rabanne est décédé ce vendredi 3 février 2023, à l’âge de 88 ans.

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Biographie

Né le 18 février 1934 à Pasaia, dans le Pays basque espagnol, Francisco Rabaneda y Cuervo (de son vrai nom) côtoie la mode dès son plus jeune âge puisque sa mère est première main chez Cristobal Balenciaga. Le destin de sa famille prendra un tournant tragique lorsque son père, colonel dans les forces républicaines, est fusillé en 1939 par les troupes franquistes. Il fuit alors son pays avec sa mère et s’installe près de Morlaix, en Bretagne. Il n’a alors que cinq ans.

En 1951, il déménage à Paris pour suivre des études d’architecture à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il financera ses études en réalisant des croquis de mode (notamment des dessins de chaussures pour Charles Jourdan), puis en devenant accessoiriste pour les grandes maisons de mode (Nina Ricci, Balenciaga, Pierre Cardin, Courrèges, Givenchy…). Ses dessins sont remarqués par des professionnels, qui l’inviteront à les publier dans le prestigieux « Women’s Wear Daily ». De plus en plus intéressé par la mode, il lancera en 1965, les « Pacotilles », des accessoires en rhodoïd (boucles d'oreilles, lunettes, casques), avant de fonder sa marque éponyme l’année suivante. 

En 1966, il présente sa première collection baptisée « Manifeste, 12 Robes Importables en matériaux contemporains » faites de sequins et plaques en rhodoïd. Avec son allure futuriste qui ne ressemble en rien à ce qui existe sur le marché et les matériaux innovants utilisés pour sa création, cette ligne séduit. Il sera bientôt plébiscité par les artistes: ses créations sont visibles dans des films tels que Deux ou trois choses que je sais d'elle de Jean-Luc Godard, Les Aventuriers de Robert Enrico ou encore Voyage à deux (Two for the road) de Stanley Donen et Casino Royale de John Huston et il habille Jane Fonda pour le film futuriste Barbarella de Roger Vadim.
D'autres célébrités comme comme Françoise Hardy (qui rendra célèbre sa robe en plaques d'or incrustées de diamants), Brigitte Bardot et Mylène Farmer (pour sa tournée de 1996) portent ses créations.

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 Ses détracteurs pointeront du doigt un vestiaire inconfortable et pas assez pratique. Mais Paco Rabanne n’en n’a que faire. Il continue d’expérimenter à l’aide de matériaux métalliques, plastique moulé, papier, cuir fluorescent et même or et diamants. En parallèle, il dessine une ligne de prêt-à-porter homme puis femme et se diversifie dans la parfumerie. Le succès est au rendez-vous.

Dans les années 1990, il s'est également illustré dans les médias par son excentricité et à travers des prédictions (comme celle d'une station de mire qui s'écraserait en France 1999 faisant des milliers de morts et qui s'est révélée fausse) et le récit de ses prétendues vies antérieures (dont celle d'avoir été une prostituée du temps de Louis XV ou encore d'avoir assassiné Toutankhamon), mais aussi d'avoir reçu la visite d'extraterrestres, avoir 75 000 ans. 

À partir de 1999, il se retire progressivement de l’industrie. En 2013, le créateur Julien Dossena, prend la tête de la maison, en perte de vitesse. Depuis son arrivée, elle renaît de ses cendres et s’impose comme l’une des griffes de luxe les plus innovantes de l’industrie.


Brigitte Bardot a porté plusieurs vêtements signés Paco Rabanne:

1 - En 1966, la robe et son chapeau métallique dans le film A Coeur Joie
2 - En 1967, grimée en Bonnie pour la chanson Bonnie & Clyde du BB Show
3- En 1967, en tenue futuriste pour chanter Contact dans le BB Show

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Entre 1967 et 1969, plusieurs robes courtes Paco Rabanne
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Le 28 novembre 1969, à la soirée "Nuit du cinéma" à Paris
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22 janvier 2023

Intimité, 20/01/2023

2023-01-20-intimite-france  Intimité
n° 39

pays: France

trimestriel
parution le 20 janvier 2023
prix: 3,99 €

En couverture: Brigitte Bardot + article intérieur de 4 pages intitulé "Brigitte Bardot: les secrets de St Trop"

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