TV - La Vérité
Lundi 15 mars 2010 - 20:35 - Arte
(rediffusion vendredi 19 mars à 14h45
et mardi 23 mars à 14h45)
Film- La Vérité
année: 1960
Réalisation: Henri-Georges Clouzot
Interprètes: Brigitte Bardot, Samy Frey
Dominique Marceau, jeune femme au charme dévastateur, passe en cour d'assises. Accusée d'avoir assassiné son amant Gilbert Tellier, elle clame désespérément qu'il s'agit d'un crime passionnel. Mais nul ne la croit. Et son avocat a lui-même abandonné l'idée de la sortir des griffes du défenseur de la partie civile. Avec la complicité du président du tribunal, ce dernier revient sur la vie débauchée de la jeune femme pour en dessiner un portrait peu flatteur : égoïste, instable, provocatrice et oisive, Dominique aurait volé le petit ami de sa soeur Annie par pure jalousie...
Il souffle ici comme un petit vent de Nouvelle Vague. S'entourant de ses grands acteurs habituels - Paul Meurisse, parfait en avocat cynique et cruel, Charles Vanel et sa dérision savoureuse, et l'excellent Louis Seignier -, le cinéaste fait aussi appel à la jeune génération : Samy Frey, dans l'un de ses meilleurs rôles, Jacques Perrin et, surtout, l'icône Brigitte Bardot, fraîchement auréolée de son triomphe dans Et Dieu créa la femme, qui se révèle une époustouflante tragédienne. Car, s'il joue de sa sensualité déjà légendaire (comment résister à cette séquence de danse endiablée sous les draps ?), le cinéaste parvient à tirer avec maestria l'actrice vers le registre dramatique. Côté réalisation, Clouzot s'émancipe. À la mise en scène "théâtrale" du procès, réglée avec une précision d'orfèvre - et émaillée de joutes oratoires incisives, tantôt noires, tantôt cocasses -, il juxtapose en un montage judicieux des flash-backs de la vie de l'héroïne. Tournées au Quartier latin en décor réel, ces scènes révélent le quotidien d'une jeunesse bohème, éprise de liberté et provocatrice. Une génération porteuse des bouleversements à venir, qui s'oppose aux codes moraux bourgeois et rigides des aînés. De quoi faire taire les railleries de la Nouvelle Vague qui, à l'époque, voulait rejeter le cinéaste à l'arrière-garde.
>> Source: le site de arte