L'acteur français Robert Hossein est mort à l'âge de 93 ans le 31 décembre 2020 des suites d'une infection respiratoire.
Biographie
Né Abraham Hosseinoff le 30 décembre 1927 à Paris, il est le fils du compositeur d'Ouzbékistan André Hossein, et d'Anna Mincovschi, comédienne juive moldave, qui avait quitter la Russie soviétique pour migrer en Europe et travallait aussi comme couturière.
Son enfance est décousue, il est placé en pension et ses parents ne payant pas toujours la facture. Le jeune Hossein change souvent d'établissement, subissant les brimades de ses camarades, qui le traitent de « Russkoff », de « Russecouille », s'enfermant dans un monde de rêveries etd'histoires qu'il invente, qui nourriront plus tard sa formidable créativité; son seul point d'attache et d'ancrage reste sa mère, dont il admire la classe.
Une fois son certificat d'études obtenu, il veut être comédien pour devenir "une vedette". Il prend des cours de théâtre, auprès notamment de René Simon et de Tania Balachova, et obtient son premier succès d'estime à 19 ans, grâce à un rôle dans la pièce Les voyous (en 1949). Il fréquente surtout les bandes de Saint-Germain-des-Prés, vivant tel un bohème, il est hébergé par les copains et copines. Il croise Michèle Morgan, Boris Vian, Sartre ou encore Roger Vadim et court le cacheton en décrochant des petits rôles... « J'ai fait mes classes dans la rue », résumera-t-il un jour.
Après son service militaire, qui le remet dans le droit chemin, il se fait remarquer dans la pièce Du plomb pour ces demoiselles, en 1953, de l'écrivain Frédéric Dard, qui le prend sous son aile. Mais sa notoriété décolle surtout en 1954 avec Responsabilité limitée, une pièce qu'il écrit, avec en tête d'affiche Jean Rochefort et Jean-Louis Trintignant.
Avec sa tête de voyou, il enchaîne les rôles de gangsters ou de policiers et rêve de devenir le Bogart à la française. Mais pour tous, il reste surtout le balafré Joffrey de Peyrac dans la série des Angélique (entre 1964 et 1968), une gueule cassée très populaire, mais qui lui colle forcément à la peau.
Il tournera au cinéma sous la direction de Sacha Guitry, Jules Dassin, Yves Allégret, Alexandre Astruc, Edouard Molinaro, Nadine Trintignant, Christian-Jaque, CLaude Autant-Lara, Julien Duvivier et sera l'un des acteurs fétiches de Roger Vadim.
En 1970, il quitte Paris et s'éloigne du cinéma pour fonder le théâtre populaire de Reims, expérimentant un théâtre traité comme un véritable spectacle cinématographique.Le milieu se moque de lui, mais il s'accroche et convainc Jacques Weber, prix d'excellence du conservatoire, de faire parti de sa troupe. D'autres désormais grands noms se formeront sur les planches de son théâtre: Isabelle Huppert, Jacques Villeret, Jean-François Balmer, Francis Huster, et surtout, Isabelle Adjani qui sera consacrée grâce à la pièce La Maison de Bernarda Alba de Federico García Lorca (elle entrera aussitôt après à la Comédie Française).
Pour la première de Crime et châtiment, en 1971, les mille spectateurs applaudissent quarante minutes debout devant des comédiens en pleurs. Le pari est gagné, mais son école modèle ne durera que quelques années, faute d'argent.
À son retour à Paris, Hossein s'est lancé dans une série de grands spectacles au Palais des Sports et du Palais des congrès de Paris, où le public est invité à prendre parti : Le Cuirassé Potemkine, Notre-Dame de Paris, ou bien encore Danton et Robespierre, Jules César et Marie-Antoinette, où le public est invité à participer au procés. La comédie musicale Les Misérables connaît un grand succès, et est même reprise à Broadway. Ses projets sont faramineux, coûtent beaucoup d'argent et le succès est toujours au rendez-vous. Le plus grandiose sera Ben Hur au stade de France. Souvent critiqué par l'élite parisienne, il d'aclarait que « Le théâtre, c'est une chose qui ne doit pas être emmerdante. Je le hurle, je le déclare, quitte à passer pour un simpliste et un primaire. Je ne travaille pas pour une élite, pour des gens qui ont la chance de savoir et sont totalement disponibles intellectuellement. »
De 2000 à 2008, il a dirigé le théâtre Marigny. Depuis 2015, avec Stéphane Bern et Eve Ruggièri, il prêtait sa voix à la narration du spectacle Le Fabuleux Noël du Château de Maintenon dans la scène retraçant la venue de Churchill au quartier général que l'amiral Darlan y avait installé.
Côté privé, sa vie sera tout aussi passionnée:
En 1955, il épouse Marina Vlady, d'originie russe; elle a 16 ans, il en a 28 et ce fut le coup de foudre, il la fait tourner dans plusieurs films (Toi le venin, La Nuit des espions), elle réveille son côté slave et bohème, ils ont deux fils, Igor et Pierre, et se quittent avec Les Canailles, de Maurice Labro (en 1960).
En 1962, nouveau scandale: il épouse Caroline Eliacheff, alors âgée de 15 ans, fille de la journaliste Françoise Giroud. Ils ont un fils, Nicolas (devenu Aaron Eliacheff, rabbin à Strasbourg), puis ils divorcent.
En 1973, il partage la vie d'une jeune comédienne âgée de 22 ans, Michèle Watrin. Mais le 2 août 1974, ils sont en rout epour assister à un mariage: c'est Michèle qui conduit, et Robert est le passager. Leur voiture percute un camion. Il n'a pas sa ceinture de sécurité et sera ejecté du véhicule; mas Michèle reste bloquer dans le véhicule pendant qu'il s'embrase: gravement blessé, il verra sa compagne mourir brûler vive devant ses yeux.
En 1976, il rencontre et se marie avec la comédienne Candice Patou, sa dernière compagne et mère de son fils Julien. « Elle m'a apporté la stabilité », confiait-il avec tendresse.
Robert Hossein et Brigitte Bardot ont partagé l'affiche
dans deux films de Roger Vadim:
Le Repos du guerrier en 1962
et Don Juan 73 en 1973
Sur son twitter officiel, BB a posté ce mot rendant hommage à l'acteur:
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